1er extrait
Quelques fondements de l’Antiquité à l’ère chrétienne
Maât est le seul Principe divin qui traverse tous les plans, bien avant la Création et dans la Création : Elle représente le « Féminin sacré caché en Dieu », qui n’est accessible qu’aux chercheurs et aux initiés, par la méditation, la prière et l’étude. Maât est décrite dans nombre de civilisations de façon codée et ne sera peut-être jamais totalement dévoilée, du fait que la découverte de son visage est encore trop lumineuse pour la conscience de l’humanité actuelle. L’ignorant ne saurait que faire de cette Beauté divine et le mécréant se ferait un plaisir de la ridiculiser par manque de compréhension. Comme nous l’avons vu ci-dessus, reste au chercheur sincère de faire le chemin pour tisser la trame du tissu qui révélera Son visage et qu’il gardera secret par respect et gratitude, ou le transmettra à d’autres chercheurs s’ils ont rempli les conditions de la Maât !
Si Isis a laissé des traces indélébiles dans le temps, autant dans le monde profane qu’initiatique, c’est moins évident pour la Maât. Au fil du temps, Elle a été remplacée par Isis qui a toujours réuni de plus en plus de qualités sous ses ailes. Pourtant, les premières mentions de la Maât sont attestées dans les Textes des pyramides sous l’Ancien Empire. Généralement, Elle est décrite par la personnification des concepts en relation à la vérité, la justice, la justesse, la norme, la sincérité, la droiture, etc. Mais en soi, Elle n’est pas limitée à ces notions, Elle est indescriptible, car cette divinité est autant le Principe divin de la « Lumière » que de la « Vérité ».
2ème extrait
Les mystiques du Moyen Àge central à ce jour
Les troubadours allèrent jusqu’à rendre un culte à la femme, et la souhaiter absente pour s’en souvenir par « l’idée » qui la met droit au cœur. Pour les troubadours la femme contribuait à éclairer leur connaissance par sa vraie lumière, par la prouesse et la vertu de l’abstention face à la beauté féminine et l’attrait du corps, ne la condamnant pas vile comme ce que les chrétiens firent. Ceci exigeait un exercice de maîtrise de soi, pour arriver par cette image idéalisée à entrevoir par sa lumière, la Lumière divine. Ces images féminines, inspiratrices et initiatiques, deviennent « la dame jamais vue » de Jaufre Rudel, « elle est si près de Dieu qu’elle a certains de ses attributs, elle peut sauver celui qui la voit » selon Bertrand de Ventadorn, ou encore « sa beauté dépasse tellement celle des autres femmes qu’elle semble œuvre de Paradis et n’a plus rien de terrestre » pour Guilhem Montanhagol.
In fine, les dames ayant transité dans un autre monde deviendront les inspiratrices surnaturelles d’un bon nombre de poètes et écrivains, comme par exemple Béatrice de Dante. Au fur et à mesure, cette migration de l’image de la femme charnelle vers la femme absente, donnera la place à l’image de la Vierge Marie. Pendant un certain temps, la Dame Blanche sera encore ce Féminin sacré associé à l’image de l’Esprit et de l’Amour, conçu comme « l’âme universelle immanente au monde ». Elle survivra un certain temps, comme celle qui continue à faire le lien entre ciel et terre, mais sera plus particulièrement associée à la lune qu’au soleil, sauf pour les quelques mystiques qui continuèrent à vivre pleinement l’inspiration transmise par leurs ancêtres lors de lectures de textes sacrés et d’enseignements initiatiques. Les interdits judéo-chrétiens mettront fin à ces écrits, la femme sera déclarée impudique et uniquement la Vierge Marie méritera d’avoir un statut sur le plan spirituel et religieux auprès de son fils Jésus-Christ.
3ème extrait
Conclusion
Tout au long de ce voyage dans le temps, pérégrinant aux côtés de la Sophia, nous avons pu prendre conscience de l’importance du « Féminin sacré » ; autant pour le bien- être de chaque être, chaque âme, chaque forme de vie, que pour l’Humanité et la Création sur un plan plus général, voire spirituel. Les Principes et les Qualités divins lui afférant, clarifient plus particulièrement en quels termes Sa présence est essentielle pour l’avenir de l’Humanité. La Sophia remplit sa fonction de médiatrice, équilibrant et harmonisant les polarités, qu’elles soient : positive et négative, passive et impassible, active et inactive, et les qualités : rigueur et bonté, force et amour, féminin et masculin, lunaire ou solaire, ombre ou lumière, etc. De ce fait, le Féminin sacré est le Principe divin par excellence qui œuvre entre Ciel et Terre et veille comme une Mère à ce que les relations entre ces divers plans et polarités cohabitent en toute sérénité, en suivant l’ordre des choses et de la nature, pouvant révéler l’alliance ultime pour une Paix profonde, à condition que les ingrédients que cette Mère divine chérit tant, tels que le respect mutuel et l’amour divin, y soient intégrés.
Si nous reconnaissons l’image du Féminin sacré, nous pouvons voir comme nombre de mystiques, philosophes et spiritualistes, que la Sagesse porte en sa main droite le symbole de la réunification des opposés, comme les deux triangles entrelacés, formant un hexagone parfait, dans une bulle de Lumière divine, telle que représentée sur l’emblème ci-dessus. Au centre de l’hexagone se situe la renaissance de la Conscience divine. Le Féminin sacré : tout à la fois, Âme du Monde, Mère du Monde, Maîtresse du Temps et Ambassadrice de la Nature divine, se situe au milieu des cycles du jour, au milieu du « UN », auquel le Tout se rapporte. Ses différents principes divins sont la clé du secret qui se cache au centre, celui de la Pierre philosophale, le Graal ou la face de Maât, comme nous l’avons vu.